Casinos, les coulisses de l’insolite

La vraie vie dans les casinos est bien sûr moins agitée que nous donne à voir le cinéma. Un scénario comme celui d’Océan’s Eleven fait encore partie des fictions, il n’empêche que nombreux sont les croupiers qui ont vécu dans le cadre de leur profession, des scènes souvent cocasses et parfois des épisodes hors du commun.

Il est courant dans les établissements de Las Vegas de voir de petits joueurs passer leur soirée à alimenter des bandits manchots sans succès et se pointer en partant au guichet pour demander que leurs billets de retour en avion leur soient remboursés ! Pour justifier cette démarche, ils ont en main une brochure touristique qui laisse entendre que les joueurs perdants peuvent obtenir cette faveur des casinos dans lesquels ils se sont fait plumer.

Certes, cette mansuétude a bénéficié à certains joueurs malchanceux mais pas à tous. Il existe un barème entre le niveau des pertes et les « cadeaux » offerts en retour. Jouer quelques dizaines de dollars dans les machines à sous de Las Vegas ne donne droit à … rien.

Les lots de consolation ne peuvent s’envisager qu’à partir de 100 dollars de perte. Il s’agit généralement d’un apéritif servi au restaurant du Casino pour permettre aux joueurs d’oublier leurs déconvenues. Pour 2 000 dollars qui s’envolent, on peut s’attendre à repartir à son hôtel dans une belle Limousine. Mais pour ce qui est du billet d’avion, il faut perdre beaucoup, beaucoup d’argent pour bénéficier de cette gratuité. Les croupiers doivent se montrer très pédagogues pour expliquer le système et éconduire poliment les mauvais perdants.

Si des gogos naïfs sont sources d’anecdotes dans les casinos, les tricheurs contribuent eux-aussi à leur histoire. La vie des croupiers serait un long fleuve tranquille sans cette menace quasi permanente de voir apparaître autour des tables, un Arsène Lupin à l’imagination débordante. Richard Marcus a été pendant longtemps l’ennemi n° 1 des casinos outre-Atlantique. Comme les braconniers font les meilleurs gardes-chasse, Richard Marcus avait, avant de devenir un redoutable filou, exercé la profession de croupier. Il connaissait donc toutes les ficelles du métier et les failles dans les dispositifs de surveillance.

En plus de cette parfaite connaissance du terrain, Richard Marcus possédait des dons dignes d’un prestidigitateur. Il n’avait pas son pareil pour intervertir les jetons et fausser les parties de cartes. Sa technique était très au point. Pour faire diversion, il simulait, en cours de jeu, la joie du gagnant alors que rien ne le justifiait. Ceci provoquait chez les croupiers déconcertés quelques instants d’inattention, le temps nécessaire pour réussir ses tours de passe-passe.

Richard Marcus a fini par être démasqué, il a été jugé et condamné notamment à ne plus revenir sur les lieux de ses « crimes ». Sa notoriété lui a permis d’écrire plusieurs ouvrages et d’ouvrir un site internet pour raconter ses « exploits ». L’une de ses techniques de diversion est désormais connue sous le nom de Savannah, du prénom d’une pulpeuse stripteaseuse qui l’accompagnait autour des tables pour mieux troubler les croupiers. Comme quoi, l’aide d’une stripteaseuse au casino évite d’y laisser sa chemise !

CharlesDurepos