Loterie des visas : le Canada, une terre très convoitée

Conformément à la politique de contrôle de l’immigration dans les pays d’Amérique du Nord, le Canada entrouvre ses frontières aux jeunes français désireux de travailler durant leurs vacances. Seuls les plus malins et les plus rapides pour s’inscrire sont du voyage.
Qui va encore prétendre que les jeunes français sont casaniers et qu’ils hésitent à sortir de leurs frontières ? 40 000, c’est le nombre de participants à cette loterie d’un genre nouveau, organisée, via Internet, par les autorités canadiennes pour sélectionner les jeunes désireux de venir travailler durant leurs vacances (la durée de séjour ne pouvant pas durer plus de douze mois) au Canada.
Ce service relève du PVT, (Permis Vacances Travail). Six autres pays attribuent des PVT : l’Argentine, la Corée du Sud, le Japon, Hong Kong, la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Au total, c’est près de 20 000 jeunes français qui profitent de cette aubaine pour découvrir de nouveaux horizons. Le Canada a bien sûr la faveur des candidats à l’exportation, compte tenu des facilités linguistiques qu’ont les français là-bas.
Au total, le Canada va accorder cette année 6 750 PVT aux jeunes français. Ces équivalents aux Green Card sont attribués en trois sessions d’inscription et tout se passe par Internet. Les jours et l’heure des inscriptions sont annoncés 24 à 72 heures à l’avance. Les premiers arrivés sont les premiers servis, c’est la règle mise en place par le service immigration de l’Ambassade du Canada à Paris.
L’attribution de ces PVT a donné lieu à une terrible bataille par ordinateurs interposés. Les candidats devaient s’inscrire sur le site Kompass dont les serveurs ont plusieurs fois rendu l’âme vu le nombre de connexions qui se sont faites quasiment en même temps. Il faut savoir que lors de chacune des trois sessions, les visas mis en jeu ont trouvé preneurs en moins d’un quart d’heure. A titre de comparaison, en 2010 le même quota de places était parti en 36 jours, en 2011 en 12 jours et en 2013 en 48 heures. Les petits malins ont bien sûr utilisé toutes les astuces d’internet pour parvenir à figurer dans la short liste. La plus efficace consiste à se connecter sur son compte Kompass juste avant l’heure de l’ouverture pour ainsi doubler le peloton de ceux qui arrivent à l’heure. Les opiniâtres ont été récompensés mais au prix de multiples re-connexions. Cette année, des tricheurs ont cherché à perturber la mécanique des PVT en diffusant de fausses informations. C’est ainsi qu’un faux compte Twitter de l’Ambassade du Canada a été créé pour annoncer aux participants que le jeu était clos alors qu’il n’en était rien. Cette intox a été découverte et supprimée mais nul ne sait combien de candidats ont été abusés par cette supercherie. Le parcours du combattant n’est pas fini pour ceux qui ont passé avec succès l’épreuve du site Kompass. Les personnes sélectionnées devaient remplir un dossier administratif et justifier de posséder sur leur compte en banque l’équivalent d’au-moins 2 300 dollars canadiens, soit 1 520€. C’est le prix à payer pour travailler provisoirement au pays des caribous et de Céline Dion.

CharlesDurepos