Afin de palier au déclin de l’engouement envers les paris hippiques, le PMU a décidé de trouver de nouvelles solutions pour redynamiser son activité. Dans la Revue des Jeux n°200, nous vous parlions des nouveaux espaces dédiés aux turfistes qui visaient à renouveler la clientèle traditionnelle mais vieillissante des paris hippiques. Parmi d’autres solutions trouvées, un système de « tracking » (suivi) où des puces permettent aux spectateurs de suivre le classement de leur cheval favori sur un écran géant pendant la course est testé sur quelques hippodromes. La généralisation serait envisagée.
Cette solution sonne t-elle le glas des paris hippiques ? Très controversée, il aura fallu plusieurs années pour que les organisateurs de courses, soucieux du respect de la tradition, acceptent cette idée. Mais face à la montée en puissance des paris sportifs en ligne, il semblerait que cette solution soit inévitable afin de rendre plus intéressant l’univers des turfistes. Les paris sportifs étant plus ludiques et moins techniques que les courses, ils ont su trouver des adeptes parmi une clientèle plus jeune. Le PMU reste une entreprise rentable avec ses 150 millions de résultat net et après avoir réuni près de 10 milliards d’enjeux l’an dernier, mais la baisse des paris hippiques inquiète les spécialistes. Un porte-parole a déjà nuancé: « Nous avons enregistré une forte baisse des paris en début d’année mais le mois de février a déjà corrigé cette tendance ».
Des courses plus attrayantes
Le PMU a donc décidé de tester, depuis quelques mois, ce système de « tracking » dans certains hippodromes. Cette technologie toute simple vise à placer une puce sous le tapis de la selle des chevaux afin de relever toutes les données possibles pendant une course. Pour en citer quelques-unes: la vitesse instantanée du cheval, l’accélération, les mouvements, les déplacements … Toutes ces données seront ensuite traitées informatiquement et permettront d’animer la course et d’apporter des infos complémentaires lors d’une diffusion. Cette technique est déjà utilisée pour les matchs de tennis ou de rugby depuis des années et permet aux téléspectateurs d’engranger un maximum d’informations sur le jeu des sportifs.
Benoît Cornu, directeur de la communication du PMU, déclare à ce sujet: « Cela permettra aussi de revivre les courses sous forme virtuelle, de zoomer sur le travail d’un cheval en particulier, d’affiner l’analyse ». Il semblerait que les test soient concluants et que le déploiement de ce système soit déjà envisagé sur l’ensemble du territoire.
Vers une course sans chevaux ?
Le système de « tracking » a déjà fait ses preuves en Grande Bretagne par exemple, ce qui a permis aux sociétés de courses de rebondir et de résister à la concurrence des paris sportifs. Ils ont même crée des courses totalement virtuelles et extrêmement réalistes. C’est pourquoi en France, le PMU avance très prudemment: « Cela s’apparenterait à une nouvelle forme de loterie qui est interdite en France, notre objectif est pour l’heure, seulement d’enrichir les courses de nouvelles données » continue Benoît Cornu. En effet, certains actionnaires du PMU auraient déjà avancé la possibilité d’organiser des courses sans chevaux, décision que le PDG de PMU, Xavier Hürstel, aurait fortement tempérée.
Les sociétés de courses sont en plein métamorphose pour palier à la concurrence. Vincenne a lancé le chantier de l’hippodrome connecté dont le but premier est de guider le turfiste amateur grâce à des informations diffusées pendant la course et disponibles en direct sur smarphone. L’accueil du public et la restauration sur place sont aussi en pleine remise en questions. Plusieurs appels d’offres sont en cours sur certains champs de courses pour se renouveler et se diversifier afin de leur permettre de devenir des lieux de rendez-vous le week-end et pas seulement pour pouvoir jouer. Les puces électroniques semblent être l’avenir du PMU, à suivre !